Premier Mai 2015 : déclaration de l’Union syndicale SOLIDAIRES 22

vendredi 1er mai 2015

L’Union Syndicale Solidaires, en ce premier mai 2015, veut rappeler une évidence : ce sont les capitalistes qui coûtent cher, pas les travailleuses, pas les travailleurs. Les salarié-es en lutte pour les augmentations de salaires et contre les licenciements le savent bien. A tous les travailleurs en lutte, dans le monde entier, nous apportons notre solidarité.

La diminution, voire la disparitions des services publics dans tous les pays rend les populations de plus en plus vulnérables aux catastrophes sociales et écologiques. Pour les actionnaires qui ne vivent que de notre travail, on débloque des milliards, on « assouplit » le « marché du travail » (car c’est un marché paraît-il), on « simplifie » les procédures de licenciements.

En France, des attaques toujours plus graves sont menées par le gouvernement et le MEDEF contre nos droits et nos conditions de travail : pacte de responsabilité, rigueur budgétaire, loi Macron, tout est bon pour faire plaisir aux grands patrons.
Et en 2014 pourtant, les dividendes distribués ont augmenté de 30 %, mais c’est notre travail qui produit les richesses. Ce qui coûte, ce sont les sommes faramineuses confisquées par une petite minorité de capitalistes.
L’Union européenne s’illustre dans la course à la déréglementation.
Le projet d’accord de libre échange (dit TAFTA) entre les États-Unis et l’Union européenne est négocié dans l’opacité la plus totale : mais on peut être sûrs que ce traité aggravera les attaques contre les normes sociales et environnementales, pour le plus grand profit des multinationales.
L’Union Européenne s’illustre également dans l’écrasement des peuples qui prétendent lutter. La solidarité et la convergence des luttes au niveau national, européen et mondial sont des nécessités pour faire reculer le pouvoir des oligarchies politiques et financières.
Nous nous rangeons au côté du peuple grec qui a rejeté les politiques d’austérité appliquées au nom du paiement d’une dette publique contractée par « ceux d’en haut » sans le peuple et contre le peuple. La création d’une Commission pour la Vérité sur la Dette publique grecque est un événement d’une importance capitale, non seulement pour le peuple grec mais aussi pour les peuples d’Europe et du monde entier !

En effet, composée de citoyennes et de citoyens volontaires venus des quatre coins du globe, cette Commission ne va pas manquer de faire des émules dans d’autres pays. D’abord, parce que le problème de la dette illégitime constitue un fléau qui sévit presque partout en Europe et dans le monde. Ensuite, parce qu’il y a désormais des millions et des millions de citoyennes et de citoyens qui, à juste titre, posent des questions à la fois élémentaires et fondamentales concernant cette dette :

« Qu’est devenu l’argent des emprunts, à quelles conditions ces emprunts ont-ils été conclus ? Combien d’intérêts ont été payés, à quel taux, quelle part du principal a déjà été remboursée ? Comment la dette a-t-elle enflé sans que cela profite au peuple ? Quels chemins ont suivi les capitaux ? A quoi ont-ils servi ? Quelle part a été détournée, par qui et comment ? 

Et aussi : Qui a emprunté et au nom de qui ? Qui a prêté et quel a été son rôle ? Comment l’État s’est-il trouvé engagé, par quelle décision, prise à quel titre ? Comment des dettes privées sont-elles devenues « publiques » ? Qui a engagé des projets inadaptés, qui a poussé en ce sens, qui en a profité ? Des délits, voire des crimes, ont-ils été commis avec cet argent ? Pourquoi n’établit-on pas les responsabilités civiles, pénales et administratives ? »

Nous considérons que c’est le droit démocratique le plus élémentaire de tout citoyen de demander et d’obtenir des réponses claires et précises à toutes ces questions. Nous considérons aussi que refuser d’y répondre constitue un déni de démocratie de la part de ceux d’en haut qui ont inventé et utilisent le « système-dette » afin de rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Plus grave encore : nous considérons qu’en gardant jalousement pour eux le monopole de décider du sort de la société, ceux d’en haut privent l’écrasante majorité des citoyennes et des citoyens non seulement du droit de décider, mais surtout du droit de prendre entre leurs mains leurs destinées et celle de l’humanité !

C’est pourquoi il faut exprimer notre solidarité envers cette Grèce qui résiste, la défendre contre les attaques indignes dont elle fait l’objet de la part de tous ceux qui, en Grèce et dans le monde, ont intérêt à garder bien cachée la vérité sur le « système-dette ».

Face à un adversaire expérimenté, uni, bien coordonné, armé de pouvoirs exorbitants et surtout décidé à mener jusqu’au bout son offensive contre tous et toutes, nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de résister séparément, chacun dans notre coin.
La lutte du peuple grec est notre lutte et sa victoire sera notre victoire car seule l’union fait la force.

Dans toute l’Europe, c’est le pouvoir d’une minorité de décider pour toutes et tous que nous contestons. Personne ne travaille pour nous, que personne ne décide pour nous . C’est de démocratie sociale que nous parlons : les services publics, les moyens que la société décide d’y consacrer, leur fonctionnement et leur place dans la société, c’est nous qui devons en décider. Ce que nous produisons, c’est à nous d’en décider, et à nous d’en bénéficier.

Ensemble, nous sommes une force. C’est nous qui faisons tourner la société, pas les actionnaires, pas les oligarchies politiques et financières qui vivent de notre travail.

Dans l’unité pour un premier mai internationaliste et revendicatif, unissons nos forces contre les politiques d’austérité, contre le chômage et la précarité, pour une autre répartition des richesses et la réduction du temps de travail, pour la transformation sociale et écologique, contre le capital et les capitalistes.