Travailleurs et Travailleuses de la langue bretonne ! Prenez part aux journées d’action les 21 et 22 septembre ! La langue bretonne crée des emplois ! Brezhoneg = postoù-labour

jeudi 16 septembre 2021

Travailleurs et Travailleuses de la langue bretonne !
Prenez part aux journées d’action les 21 et 22 septembre !
La langue bretonne crée des emplois ! Brezhoneg = postoù-labour

En juin dernier à l’occasion de l’arrivée de la Redadeg, près de 15 000 bretons défilaient dans les rues de Guingamp pour s’opposer à la décision du Conseil Constitutionnel annulant en partie la loi Molac sur les langues dites régionales, et déclarant l’enseignement immersif anticonstitutionnel. C’était le point culminant d’une série de mobilisations en faveur de l’enseignement en langue bretonne dans toutes les filières et pour une Convention Etat Région pour la transmission et l’usage des langues Bretagne ambitieuse et à la hauteur des attentes des Bretonnes et des Bretons.
Le 10 juin dernier deux députés ( Y. Kerlogot et Ch. Euzet ) de la majorité présidentielle étaient missionnés pour trouver une solution à cette situation et nous promettaient par voie de presse une rentrée sereine.
La rentrée est tout sauf sereine.
Dans l’enseignement bilingue public on dénombre de multiples difficultés : fermetures, projets d’ouvertures non aboutis, difficultés de recrutement… :
- Dans le secondaire aux lycées de Guingamp, Morlaix et dans les collèges de Callac, Plouha, Lanmeur, Ploemeur, St-Brieuc et dans le primaire à Cléder, Cleden-Poher, Morlaix, Ploezal-Runan, Montfort-Sur -Meu, Languidic
Dans les écoles Diwan les classes des collèges du Releg-Kerhuon et de Plesidy sont surchargées notamment par ce qu’y sont accueillis les élèves à qui l’État n’est pas capable d’offrir la continuité pédagogique dans la filière bilingue publique (jusqu’à 40 élèves par classe !!)
Certains aspects de la loi Molac n’ont pas été abrogés,
Notamment ceux indiquant que l’Education Nationale se devait de respecter la continuité pédagogique dans le secondaire pour le bilingue public. Ce service public ne respecte donc pas la loi.
Pour Diwan, les mairies concernées doivent verser le forfait scolaire aux établissements Diwan accueillant des enfants de leurs communes. Beaucoup s’en exonèrent.
Le Conseil Régional de Bretagne a été élu en promettant « plus de Bretagne et moins de Paris » comme l’indiquait son président Loig Chesnais-Girard. Tout le personnel politique désormais élu dans les majorités départementales et régionale est venu manifester à Guingamp et s’est engagé pour la langue bretonne.
Le rapport de Yannick Kerlogot et Ch. Euzet ne résoud rien et ne nous garantit pas une rentrée sereine.
Pire nous venons d’apprendre l’existence, jusque là cachée, d’un rapport rédigé en 2019 par deux inspecteurs généraux de l’éducation nationale ; Yves Bernabé et Sonia Dubourg Labrovv sur l’enseignement immersif en langue bretonne à Diwan. Les conclusions du même rapport peuvent s’appliquer à l’enseignement immersif pratiqué dans n’importe quelle filière d’enseignement.
Ce rapport, tout en reconnaissant la qualité et l’efficacité des écoles Diwan , ainsi que de la pédagogie par immersion, préconise de réduire le nombre d’heures dispensées en breton sur le temps scolaire et de passer au crible de la légalité les contrats d’associations liant Diwan et l’Education Nationale. Sous prétexte que Diwan est devenu un des symboles de la Bretagne ce rapport préconise depuis 2019 de liquider Diwan. Le conseil constitutionnel a déclaré en mai 2021 l’enseignement immersif « anticonstitutionnel ». Si le rapport est mis en pratique c’est la mort de DIWAN et les pratiques immersives dans l’enseignement bilingue public seront mortes-nées.
Le Conseil Régional de Bretagne n’a pas dit un mot face à cette nouvelle attaque.
Les élus du Conseil Régional comptent-ils discuter avec l’Etat sur la nouvelle convention Etat-Région autour de la transmission des langues de Bretagne sans demander au préalable la mise à la corbeille de ce document ?
Nous ne les avons pas entendus. Pas plus, ou trop peu, que sur les difficultés rencontrées à la rentrée. C’est regrettable.
Travailleurs de langue bretonne, vous la faites vivre au quotidien avec peu de moyens. Rappelons aux élus leurs promesses.
La langue bretonne vivra, nos filières d’enseignement doivent se développer en toute sérénité et non vivoter en subissant austérité budgétaire, incompétences et hostilité de l’Etat central.
Dans les écoles, collèges, lycées, avec les parents, élèves et collègues de toutes les filières, personnels de radios, journalistes TV, salariés de Centres Culturels et ententes de pays, de l’OPLB, des Centres de Formations Professionnelles, des cours du soirs, stagiaires, titulaires, ATSEM et non-enseignants, et personnels administratifs, acteurs de la filière audiovisuelle et cinématographique, compagnies de Théatres ….
Le 21 septembre prochain mobilisez-vous sur votre lieu de travail avec vos collègues en organisant, un rassemblement, une conférence de presse, une action autour du mot d’ordre « Brezhoneg = Postoù Labour » et publiez les photos sur les réseaux sociaux.
Le 22 septembre rendez-vous à Karaez à 16h devant le château de Kerampuilh pour faire part de notre colère et de nos revendications , (nous voulons etre reçus par Ch. Troadec Vice Président en charge des langues de Bretagne ) :

• La continuité pédagogique dans le secondaire dans le public bilingue et la mise à disposition de personnel pour surmonter les difficultés listées dans le primaire.
• L’augmentation de la Dotation Globale Horaire pour les collèges Diwan de Plésidy et du Relecq-Kerhuon qui doivent pouvoir embaucher et dédoubler les classes.
• Le versement effectif du forfait scolaire par toutes les communes à Diwan ce qui permettra d’améliorer les statuts des personnels non enseignants et les conditions de travail.
• L’augmentation du nombre de postes aux concours d’enseignants bilingues dans le privé, dans le public et à Diwan. Dans le primaire comme dans le secondaire.
• Une offre accrue de matières enseignées en langue bretonne dans les filières bilingues au collège comme au lycée.
• Une condamnation claire et sans équivoque par la Région Bretagne des préconisations du « Rapport Yves Bernabé /Sonia Dubourg Labrovv » qui vise à liquider l’immersion et Diwan.
• Une communication par la Région Bretagne du contenu du projet de convention Etat/Region sur la politique linguistique qui n’a pas avancé depuis…février 2021.
• Une expression du Conseil Régional de Bretagne sur la piètre et décevante contribution de Y. Kerlogot et Ch. Euzet qui envisagent l’Etat central comme seul organisateur de la compétence d’enseignement bilingue.
• L’augmentation du nombre de matières pouvant être passer au DNB comme baccalauréat en langue bretonne comme le réclament entre autres les lycéens et les collégiens Diwan.
• Le droit de pouvoir pratiquer l’enseignement immersif en breton dans toutes les filières comme cela est possible au Pays Basque nord où l’académie de Bordeaux vient de valider l’ouverture de quatre classes bilingues publiques immersives.
• Le retour de l’esniegnement du breton à l’université de Nantes et la contractualisation de l’école Diwan de Saint Herblain qui aurait déjà du intervenir.
• L’augmentation significative du budget de la langue bretonne par le Conseil régional de Bretagne. Cette augmentation est indispensable au développement des activités en breton notamment par la création de postes. La présence de la langue sur le terrain et les propositions d’activités pour tous les publics est indispensable à une politique linguistique cohérente.
• L’engagement d’une communication ambitieuse sur l’image de la langue à l’échelle de la Bretagne (pays Nantais inclus).

Coordination des Travailleurs de la langue et de la culture bretonne , soutenue par SUD-Education