AESH : à quand un vrai statut  ?

jeudi 19 novembre 2020

L’Éducation nationale compte 100 000 personnels employés sur des missions d’accompagnement des élèves en situation de handicap.
Le Ministre Blanquer a annoncé le recrutement de 8 000 nouveaux emplois à mi-temps d’ AESH. L’inclusion de ces élèves à l’école est un des enjeux majeurs du système éducatif français.


• Une précarité durable et inacceptable

Depuis 2005, l’Éducation Nationale a l’obligation de scolariser les élèves en situation de handicap, et de les accompagner dans leur scolarité. Cet accompagnement, c’était un nouveau métier. Cette mission, pourtant fondamentale, n’a été accomplie depuis 2005 que par des personnels à statut précaire, d’abord en contrats aidés (AVS), remplacées depuis 2015 par les AESH, souvent titulaire d’un diplôme spécifique, le DEAES.

Aujourd’hui les AESH, profession presque totalement féminisée, sont quasi exclusivement recrutées sur des temps incomplets imposés, avec des salaires incomplets (en moyenne 760 euros pour 24h de travail devant élèves). Certaines ont enchaîné des contrats précaires depuis des années, CUI puis CDD, avant d’atteindre le nirvana du CDI, qui n’est pas une titularisation, et qui est proposé sur la même quotité horaire que le précédent CDD..
Les très bas salaires obligent beaucoup d’AESH à exercer un second métier, et auront évidemment une incidence sur les droits à la retraite, situation aggravée par l’état de non titulaire.

Cette précarité est inacceptable.

On ne peut imposer d’autres missions aux AESH que celles inscrites sur leur contrat de travail !

Certaines injonctions précipitées contreviennent aux textes juridiques qui régissent les missions des Accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap telles que définies par la circulaire du 3 mai 2017. Leurs contrats de travail stipulent que leurs fonctions s’exercent exclusivement à l’égard des élèves en situation de handicap, notifiés MDPH.
On ne peut modifier le contrat du jour au lendemain !

Toute modification substantielle du contrat de travail doit faire l’objet d’un avenant envoyé par lettre recommandée avec accusé de réception ou en main propre contre décharge, le/la salarié-e ayant un mois pour l’accepter ou le refuser. Cela concerne le lieu du travail, la quotité horaire, les missions.
Or on veut parfois leur confier toutes sortes de tâches sans lien avec leurs missions. Notre organisation syndicale rappelle que l’administration ne peut changer une AESH de lieu d’affectation sans avenant. En pial l’agente travaillera exclusivement dans les écoles ou établissements qui lui sont rattachés ; hors pial exclusivement dans l’école ou les écoles ou établissements d’affectation.

SUD éducation revendique la pleine reconnaissance du métier d’AESH. Les AESH doivent être recrutées sur des contrats à temps plein, comprenant le travail avec élèves, le temps de concertation et de préparation.

Une titularisation à temps plein c’est aussi la garantie d’un salaire à temps plein, avec tous les droits attachés au statut de fonctionnaire.