CLASSE EXCEPTIONNELLE, VALEUR EXCEPTIONNELLE ? SUD-ÉDUCATION 22 REVENDIQUE UNE ÉGALITÉ SALARIALE POUR TOUS LES PERSONNELS

lundi 10 septembre 2018

Le déroulement des CAPA d’accès à la Hors Classe et à la classe exceptionnelle des CPE relaté dans le compte-rendu du SNES mis en ligne début juillet, interpelle SUD-ÉDUCATION 22.

Les visées du Ministère sont claires : diviser les personnels entre les « méritants » et les autres, casser le collectif. Il vaut mieux cajoler des « méritants » actifs que des inactifs.

Mais existe-t-il des critères d’évaluation du mérite ? Est-ce que 8 ans passés dans un établissement REP ou à des missions de formations valent mieux qu’autant d’années d’exercice dans des établissements non classés mais avec d’autres problématiques, à commencer par le nombre d’élèves et le manque de postes pour y faire face. Valent-t-elles mieux que des années de contractuel.lles et de TZR passées sur les routes et à sans cesse s’adapter à de nouveaux postes, parfois plusieurs dans l’année ? Comment évalue-t-on l’expérience acquise ? Aucune explication n’est donnée sur ces choix très réducteurs. Ils doivent sans doute être évidents. Pas pour nous !
Ces promotions ne servent-elles pas d’une certaine manière à nous faire avaler la pilule de nos mauvaises conditions de travail ?

Prendre l’avis d’un.e IPR dont la plupart du temps, on ne connaît que le nom pour ne l’avoir jamais rencontré.e contribue à invalider cette politique.
En l’absence de critères objectifs (en existe-t-il ?), les CPE sont soumis.es à la subjectivité et l’arbitraire des chefs d’établissements, seul.es évaluateur-trices, sans possibilité d’arbitrage.
C’est un processus infantilisant et indigne qu’on nous impose dès notre entrée dans la profession et la Fonction Publique.

La classe exceptionnelle va dans le sens de ce qui se trame dans le plan Action Publique 2022.
Parmi les annonces, on trouve celle de la suppression des commissions administratives paritaires. Cela aura notamment une conséquence particulièrement inquiétante : les mutations ne seront plus examinées en commission paritaire, au moyen d’un barème transparent et connu de tous les personnels. A la place, la recette est annoncée : la gestion par les « managers publics », et en particulier le recrutement direct par les chefs d’établissement.
Dans le communiqué du 2 août, puis dans des interviews données à la fin de l’été, le gouvernement annonce en parallèle « développer significativement les postes à profil ». Des exemples sont donnés : « professeur particulièrement expérimenté en REP+, conseiller principal d’éducation pour encadrer un projet d’internat ». Cela entre dans la même logique : passer d’un système de mutations réglée par un barème à une mobilité sur profil, avec un recrutement direct avec CV et lettre de motivation, comme dans l’enseignement privé.
Les CPE sont bien placé.es pour savoir que cette « soumission » au chef sous couvert de devoir d’obéissance du fonctionnaire, les empêchent régulièrement d’exercer correctement et sereinement leur métier.

SUD-ÉDUCATION 22 revendique un salaire égal pour un même travail. Cela interdit toute forme de promotions qui n’ont aucunes justifications objectives et qui créent des inégalités entre personnels.
Justifier une « valeur exceptionnelle » par le fait d’avoir exercé dans un établissement « difficile », la plupart du temps de façon non consentie ou d’avoir choisi d’orienter son métier pendant un temps vers la formation, c’est tenter de nous faire croire qu’il y aurait des postes plus nobles que d’autres.
Cette politique contribue à masquer les besoins criants tout en divisant les personnels.

SUD-ÉDUCATION 22, SYNDICAT ANTI-HIÉRARCHIE DÉNONCE CETTE POLITIQUE ET CELLE QUI SE PROFILE AVEC LE PLAN ACTION PUBLIQUE 2022 !