Scolarisation des élèves allophones dans les Côtes d’Armor : aucune avancée en perspective.

jeudi 17 avril 2014

La scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés est cadrée par la circulaire n°2012-141 du 2-10-2012. Idéalement, cette scolarisation se fait dans le cadre d’une classe d’accueil UPE2A-CLIN dans le premier degré et dans une UPE2A-CLA dans le second degré .

Dans les Côtes-d’Amor, PAS DE CLA !!! (juste plus d’heures à Racine) mais 18 heures-postes ont été allouées dans le second degré depuis cette année 2013-2014. Jusqu’ici, quelques heures étaient prises sur les DGH.

Dans le second degré, ces 18 heures-postes ont été une avancée, mais qui s’est traduite par un saupoudrage de quelques heures par établissement, en fonction des « ressources humaines », alors que la circulaire préconise une prise en charge initiale de 12 heures d’enseignement en Français Langue étrangère/français langue seconde FLE/FLS. Il faut en effet un enseignement systématique pour parvenir à un niveau de langue suffisant pour maîtriser toutes les matières scolaires.

Bien souvent, ces élèves qui sont les plus fragiles que nous scolarisons, bénéficient d’ à peine 2 heures de FLE, et sont intégré-es le reste du temps « en immersion » beaucoup trop brutalement pour qu’ils puissent progresser dans la langue française. L’idéal serait qu’ils soient suivis sur un temps assez long, avec une inclusion progressive dans une classe : il n’en est rien.

Or, l’usage de la langue détermine évidemment leur intégration future.

Les collègues qui prennent en charge ces élèves allophones ne ménagent pas leur peine : formation sur leur temps libre, gros investissement personnel. Ces collègues ont à gérer une très grande hétérogénéité, de grandes disparités entre les élèves, et la situation actuelle, qui ne peut qu’engendrer l’échec génère beaucoup de frustrations.

Accompagné-es de représentant-es syndicaux (CGT-SNES-SUD), les enseignant-es en FLE avaient donc demandé une audience à la Direction d’Académie, audience accordée le Mardi 15 avril.

Autant dire que cette audience a été très décevante : seule garantie, les 18 heures-postes ont été maintenues pour l’an prochain. Mais pour le reste, RIEN : pas de classe spécialisée UPE2A, toujours pas de CASNAV dans l’Académie (centre académique pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage), pas de complément d’heures !

L’administration a renvoyé le problème à l’ « autonomie des établissements », en clair à des DGH contraintes et à des HSE que nous contestons, et refuse toute coordination, tout étant laissé au bon vouloir des chefs d’établissement.

Belle image pour le service public. Les élèves parmi les plus fragiles sont ainsi renvoyés à leur situation précaire.

Le combat pour l’égalité et la garantie d’une scolarisation adaptée pour tous les élèves va donc continuer, et nul doute qu’il sera long et difficile, vue la bonne volonté de la Direction d’Académie.