Enseigner dans l’éducation spécialisée : encore l’inégalité de traitement !

jeudi 17 avril 2014

L’enseignement adapté après l’école primaire est destiné aux élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage particulières. Cet enseignement est délivré dans des établissements du second degré. (en SEGPA, EREA, UPI ou ULIS), et il est actuellement de plus en plus menacé.

Nos articles précédents ont déjà dénoncé la situation en 2013-2014 dans le département : pour des élèves qui, le plus souvent, sont issus de familles elles-mêmes dans des difficultés plus ou moins importantes, la Direction académique n’a pas hésité à créer des classes à double-niveaux, ou à permettre des effectifs parfois lourds, au-delà de l’effectif des 12 élèves préconisés.

Cet enseignement est délivré par des collègues appartenant à différents « corps » de l’Éducation Nationale :

  • Professeur-es des Écoles (PE) ou instituteur-trices, en principe spécialisé-es pour la plus grande partie du temps scolaire.
  • Professeur-es de Lycée Professionnel (PLP) pour les matières professionnelles.
  • Professeur-es de Lycée et Collège (PLC) pour certains enseignements généraux (langues, EPS, sciences, ...selon les cas).

Or, ces collègues sous statuts différents ne font pas non plus les mêmes horaires : les PE et instituteur-trices sont tenus de faire 21 heures, soit 3 de plus que la plupart de leurs collègues, alors même que les statuts de 1950 les mettent sur le même plan que les autres enseignants . Aux questions que nous avons posées au Rectorat, on nous a opposé un silence révélateur (en général, quand il y a un texte qui nous contredit, l’administration nous l’oppose tout de suite).

Mais le ministère s’est rendu compte de ce problème .
Le projet de décret sur les statuts des enseignant-es du second degré, présenté en Comité technique Ministériel (CTP) le 27 mars dernier, décret qui remplacerait les décrets de 1950, fixe cette fois clairement les horaires des PE et instituteur-trices enseignant dans le second degré ...et indique dans l’article 1 qu’ils feront ...21 heures encore.

On aurait pu penser, naïvement, qu’un gouvernement même un peu de gauche aurait compris que l’enseignement spécialisé expose les collègues concerné-es à des contraintes, voire à des stress particuliers, en tout cas au moins autant que leurs autres collègues exerçant dans les mêmes classes pour tout ou partie de leur service. Une simple mesure de justice (avant la réduction généralisée du temps de travail) aurait été d’aligner tout le monde à 18 heures.

Il n’en est rien : il apparaît ainsi qu’enseigner dans des classes difficiles et demandant un gros investissement vous amène logiquement à y travailler plus !

Rappelons donc nos revendications :

  • Tout de suite, une mesure d’égalité : en enseignement spécialisé, le même temps de service pour toutes et tous !
  •  3h de concertation intégrées dans le service des enseignant-es et inscrites à leur emploi du temps, afin de privilégier l’usage de décharge plutôt que le tout indemnitaire.
  •  Une baisse du temps de travail : travailler moins pour travailler toutes et tous, et travailler mieux.
  •  Un corps unique pour l’ensemble des personnels enseignants, en l’alignant sur la situation la plus favorable.

Lien vers le texte fédéral Position de Sud-Education sur les SEGPA