Encore des emplois précaires ! l’IA 22 recrute des EVS.

dimanche 14 juillet 2013

Création d’emplois ou aggravation de la précarité ?

Le ministère de l’ éducation a proclamé sa volonté de créer 10 000 emplois aidés (EVS) pour « l’aide à la direction d’école », bon moyen pense-t-il de faire un peu baisser les chiffres du chômage. Ces emplois vont s’ajouter aux dizaines de milliers d’emplois précaires déjà existants dans l’ Éducation nationale.

Dans le département des Côtes-d’Armor, ceci se traduira, nous dit le DASEN 22 (directeur d’académie) par le recrutement d’une centaine d’EVS à partir de fin août, prioritairement dans les écoles de 10 classes et plus, et de 3 classes et moins (car ces dernières n’ont pas de décharge de direction). Le directeur/la directrice, nous dit le DASEN, sera automatiquement tuteur désigné.

Le cadre légal

Rappelons qu’il s’agit d’emplois dans le cadre de contrats de droit privé, de type CUI-CAE (contrat unique d’insertion-contrat d’accompagnement dans l’emploi), d’une durée de 6 à 24 mois, avec obligation pour l’employeur d’assurer une formation qualifiante, comme pour les tâches d’aide à la scolarisation dans le même cadre. Mais au bout de 24 mois maximum, ces salariés se retrouvent au chômage, et l’Éducation Nationale a été condamnée à de nombreuses reprises pour non respect des conditions de formation : 60 heures/année seront assurées, nous dit-on, mais avec quels objectifs, et quels résultats ?

Les EVS (emplois vie scolaire) se retrouvent ensuite rejetés comme des kleenex, sans qualification supplémentaire, et sans possibilité d’intégration dans un emploi statutaire. Le DASEN 22 affirme « qu’ils sont informés de la précarité de leur état » - sous entendu : « s’ils ne veulent pas de cet emploi précaire, libre à eux d’en trouver un autre ». C’est faire preuve de beaucoup de cynisme, alors que le chômage continue de grimper !

Les positions de Sud-Education :

Ce dispositif appelle plusieurs remarques :

  • continuer à recruter des emplois précaires est un scandale : soit il s’agit de vrais emplois, et ils doivent être couverts par des emplois statutaires, soit les personnes concernées relèvent de la formation, et dans ce cas le dispositif ne convient pas, puisqu’il ne débouche sur rien.
  • L’aide à la direction d’école est en opposition avec ce que Sud-Éducation préconise : une direction d’école collégiale, dans un fonctionnement autogestionnaire. L’ « aide à la direction » risque de renforcer la tendance à avoir un « super-directeur », nouvelle étape vers une direction disposant de pouvoirs hiérarchiques, ce que la majorité des enseignant-es a toujours refusé.

Lutter pour faire respecter ses droits !

Une fois recruté-es, ces salarié-es ont des droits :

SUD-Education continuera de défendre les droits des salariés précaires, et notamment des EVS, en les accompagnant devant les Conseils des Prud’Hommes pour obtenir réparation du défaut de formation, et la requalification de leur contrat en CDI avec indemnités pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Nous continuerons de revendiquer la création des emplois statutaires nécessaires, l’arrêt du recrutement de précaires, et la titularisation de tous les non titulaires.