SUD Education s’oppose à une refondation qui n’en a que le nom

jeudi 3 janvier 2013

Pour Sud éducation, une réforme des rythmes scolaires est inséparable d’une amélioration des conditions d’accueil, d’enseignement des élèves et des conditions de travail de l’ensemble des personnel

Ce que dit le projet de décret [1] du gouvernement pour le 1er degré :

  • 4 journées et demie de classe, pour 24 heures d’enseignement hebdomadaires par élève.
  • la demie-journée serait le Mercredi, mais pourrait être le Samedi sur dérogation
  • la journée maximale pour un élève serait de 5h30, et une demie-journée de 3h30 max
  • la pause méridienne serait au moins de 1h30
  • l’aide personnalisée serait supprimée, et remplacée par des « activités pédagogiques »...
  • l’organisation de la semaine se ferait sur proposition du conseil d’école et/ou du maire, et des dérogations seraient possibles.

Le temps de travail enseignant reste dans le flou (et n’est pas réellement concerné par le projet de décret).

  • les « activités pédagogiques » se rajoutant aux 24 heures se répartiraient en aide aux élèves, au travail, à d’autres activités.
  • Les 108 heures annualisées seraient toujours dues par les enseignant-es mais les modalités d’organisation (et la répartition interne entre animations pédagogiques, conseil des maîtres, etc.) font l’objet de négociations entre le ministère et les syndicats. Sud éducation ne participe pas à ces négociations parce que nous en avons refusé le cadre.

Ces dernières décisions font suite à de multiples rema­niements.
Une énorme marge de manœuvre est laissée aux mairies.

Pour SUD éducation, avant d’envisager le changement des rythmes scolaires, les élèves et les personnels ont besoin de mesures immédiates !

  • Confirmation de la suppression de l’aide personnalisée et remise en place de RASED complets sur tous les territoires, avec les collègues des différentes spécialités (pédagogiques, rééducatives et psychologiques), qui ne doivent être ni fusionnées ni supprimées mais reconnues et maintenues dans leurs spécificités
  • Augmentation du nombre de postes aux concours et titularisation de tous les personnels précaires
  • Abrogation de la Masterisation et mise en place d’une véritable formation initiale rémunérée
  • Abrogation des programmes actuels
  • Abandon du socle commun et de sa déclinaison en livret personnel de compétences
  • Réaffirmation de la liberté pédagogique et abandon des procédures de fichage des élèves et de contrôle du travail des enseignant-es
  • Réappropriation du pouvoir décisionnel par les équipes pédagogiques
  • Augmentation des salaires des personnels de la fonc­tion publique
  • Suppression de toutes formes d’annualisation du temps de travail
  • Rétablissement des droits syndicaux, du droit de grève et abrogation du service minimum
  • Suppression de la journée de carence
  • Le débat sur les rythmes scolaires ne peut être dissocié d’une réflexion de fond sur une école émancipatrice.

La réforme des rythmes est un enjeu pour les élèves de la maternelle à l’université, pour leur famille et l’ensemble de la société, ainsi que pour tous les personnels de l’éducation et agents territoriaux .

C’est pourquoi Sud éducation revendique :

  • La réduction du temps de travail de tous les personnels
  • La réduction du nombre d’élèves par classe
  • Une réforme du contenu des programmes et des apprentissages, en tenant compte de l’avis des enseignant-es
  • L’augmentation du nombre de titulaires-remplaçants pour garantir le droit des personnels à être remplacé en cas de congés maladie, de stages, de formations continues et assurer les droits syndicaux
  • Le développement d’une formation continue de qualité sur le temps de service pour tous les personnels
  • Des dispositifs de soutien aux apprentissages (plus d’enseignant-es que de classes)
  • L’autogestion des personnels dans les écoles et les établissements

Pour que l’ensemble des questions puissent être réellement posées et que les personnels puissent enfin participer à ce processus, SUD éducation revendique les bases d’une véritable remise à plat du système éducatif et s’oppose à cette refondation qui n’en a que le nom

projet de décret rythmes scolaires
déclaration sud-education au CSE

[1(voir la pièce jointe « projet de décret »)