Chatel choisit le chantage aux allocs pour « vaincre l’absentéisme » : personnels et parents disent non !

vendredi 28 janvier 2011

C’est à l’unanimité que les associations, syndicats de l’Education et fédérations de parents d’élèves siégeant au Conseil Supérieur de l’Education Nationale ont rejeté jeudi 27 janvier le projet de circulaire du ministère de l’éducation intitulé « vaincre l’absentéisme », texte antisocial, inefficace, démagogique et autoritariste.

Ce texte décline la loi du 28 sept 2010 sur l’absentéisme ou loi Ciotti du nom de son promoteur, un député UMP, qui a reçu l’appui du président de la République et de son ministre de l’Education. Pour l’essentiel, il prévoit qu’après quatre demi journées d’absence sur un mois, « sans motif ni excuse valable », en cas de récidive l’inspecteur d’académie transmet à la CAF, une demande de suspension des allocations immédiatement effective. En dehors du rappel des procédures habituelles de suivi des absentéistes, il n’y a rien de nouveau et de novateur en matière de prévention !

Cette mesure est d’une injustice sociale criante. Elle frappe les familles déjà les plus en difficulté. Elle n’aura pas la même conséquence pour des familles aisées et pour celles dont les allocations constituent un revenu indispensable… Le rétablissement des versements après le retour à l’école ne reviendra pas sur le mois perdu et ne sera pas immédiat vu les réductions de personnels qui touchent aussi les CAF. Cela entraînerait donc une précarisation sans précédent des familles les plus fragiles.

C’est aussi une mesure inefficace. Il ne faut vraiment rien connaître de la réalité des élèves pour croire qu’on va leur redonner goût à l’école par une contrainte financière sur leur famille. Au moment où on ne cesse de comparer le système éducatif français avec ses voisins, le fiasco de la répression financière et pénale sur les familles d’élèves absentéistes au Royaume Uni aurait dû servir d’avertissement…

C’est une mesure démagogique et autoritaire. Elle a été prise pour des raisons électoralistes et sans aucune concertation avec les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves. Cette annonce éclaire encore une fois le caractère réactionnaire de ce ministère et de ce gouvernement qui bafoue le droit à l’éducation pour tous.

Vouloir s’attaquer aux causes de l’absentéisme scolaire nécessiterait d’abord l’amélioration immédiate des conditions de vie des familles populaires que la politique sociale de ce gouvernement aggrave tous les jours. Dans l’ Education, redonner plus de sens aux apprentissages et aider vraiment les élèves en difficulté est incompatible avec la politique du gouvernement et en particulier l’annonce de 16 000 nouvelles suppressions de postes d’enseignants, d’assistantes sociales, d’infirmières, de psychologues scolaires, de conseillers d’orientation, de CPE...


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