Déclaration de Sud Education Bretagne mardi 13 décembre 2011

mercredi 14 décembre 2011

Les représentantEs éluEs de SUD-Education ont lu cette déclaration à la CAPA du mardi 13 décembre

Le ministère poursuit sa politique de destruction du service public d’éducation nationale. Les seules choses qui augmentent, ce sont les pressions hiérarchiques.

Le projet de loi de finance 2012 prévoit la suppression de 14000 postes, avec un traitement inégal public/privé, avec un traitement de faveur de l’enseignement privé, bien entendu. Tout est bon pour atteindre l’objectif des suppressions de postes, au détriment des élèves, de leurs conditions d’apprentissage et des conditions de travail des personnels.

Nous refusons que les élèves soient gérés comme des flux et que les personnels soient considérés comme des pions au service du slogan « faire mieux avec moins », qui n’est plus ni moins qu’une vision comptable des savoirs et de leur transmission, ainsi que le prétexte au recours à l’embauche de personnels précaires sous-payés et sans statut, alors qu’ils assurent des missions de service public.

Le taux de scolarisation des enfants de 2 ans est en chute libre. Le taux de scolarisation des enfants de 3 ans est en train de fléchir alors que le nombre d’élèves à accueillir augmente. Enfin le taux de scolarisation des 15 -19 ans, surtout dans les filières professionnelles et technologiques, ne cesse de baisser. Le nombre de remplacements diminue et ceux-ci ne sont assurés que très partiellement. Les RASED sont en voie de disparition.

Ainsi la réforme de l’évaluation-notation des enseignants pour 2012 ne ferait qu’aggraver la situation et les conditions de travail des personnels. Cette réforme est idéologique et ne vise qu’à renforcer dans l’école le système managérial de mise au pas des personnels, en niant leur liberté pédagogique et en maintenant une pression constante à travers une auto-évaluation perverse avec la hiérarchie.

France Telecom a déjà tristement illustré ces méthodes. Avec cette réforme, le pouvoir attaque de nouveau les salaires en ralentissant l’avancement de la carrière des enseignants. La réforme donne encore une vision utilitariste et réductrice des processus d’apprentissage et du suivi des élèves en évaluant ceux-ci sur les critères des dispositifs de la politique ministérielle. L’humain disparaît, la dimension collective de l’acte éducatif est gommée, tout comme la dimension sociale.

SUD éducation reste opposé à cette évaluation-notation déjà pratiquée chez les personnels administratifs avec les conséquences attendues : augmentation des pressions hiérarchiques, infantilisation des personnels et gestion individualisée des carrières.
Même si nous ne cautionnons pas le système actuel de l’inspection et de la notation individuelle des enseignants, nous exigeons clairement le retrait de votre projet.

La seule bonne nouvelle pour les personnels ne vient pas de leur Ministère mais du Conseil d’Etat ! Le 28 novembre, sur les requêtes de SUD éducation, de la FCPE et de l’association Sauvons l’Université, le Conseil d’Etat a décidé d’annuler plusieurs articles des arrêtés de 2010, sur les compétences à évaluer chez les stagiaires et sur la procédure d’évaluation et de titularisation des professeurs agrégés.

C’est un désaveu et la marque d’une réforme bâclée et nocive. L’instauration d’une impossible masterisation du recrutement a réussi à déstabiliser l’école : les recrutements de titulaires s’effondrent, le recours massif à la précarité explose via Pôle emploi et les campagnes de publicité ; à court terme, c’est bien la destruction du statut de la Fonction publique qui est programmée.

Nous appelons l’ensemble des personnels à y résister activement.

Documents joints

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