Identité nationale : la droite part en campagne !!!

samedi 7 novembre 2009



Identité nationale, élections régionales :

la droite part en campagne !

Après la rafle des réfugiés Afghans dans la jungle de Calais, après la barbarie de la déportation vers un pays en guerre, après le lapsus révélateur « quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a problème », après la loi sur l’immigration choisie qui permet de trier les étrangers comme des marchandises, après la chasse aux sans papiers traqués, piégés, expulsés, après le « ministère de l’identité nationale », voilà le « débat sur l’identité nationale » du ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire.

Ce débat est structuré autour de deux axes, celui de l’identité nationale, à travers la question « Pour vous, qu’est ce qu’être Français aujourd’hui ? », et celui de l’apport de l’immigration à l’identité nationale à travers un double questionnement : « Comment mieux faire partager les valeurs de l’identité nationale : auprès des ressortissants étrangers qui entrent et séjournent sur le territoire national ? auprès de ceux qui accèdent ensuite à notre communauté nationale ? ».

Le gouvernement entend nous faire débattre sur la place des symboles et emblèmes nationaux ; l’obligation pour l’ensemble des jeunes français de chanter au moins une fois par an l’hymne national ; la mise en place de cours d’instruction civique dans les préfectures ; le développement du dispositif de contrat d’intégration républicaine pour les étrangers entrant ou séjournant sur le territoire ; la mise en place d’un contrat avec la Nation lors de l’accession à la nationalité française ; etc.

Ces diverses propositions ainsi que le calendrier choisi (conclusion du processus quelques semaines seulement avant les élections régionales de 2010) trahissent la véritable finalité de cette initiative, à savoir : remettre sur le devant de la scène les questions qui avaient permis à N. Sarkozy d’empiéter sur les platebandes du Front national lors des présidentielles de 2007. Pour atteindre ce but, le gouvernement n’hésite pas à mettre les forces de l’Etat au service de la seule stratégie électorale de l’UMP. Ainsi, selon le ministre de l’Education nationale, ce débat va être étendu à l’école. Attendons-nous à devoir résister aux injonctions hiérarchiques en la matière !

Le gouvernement espère focaliser l’espace médiatique sur les seules questions d’identité nationale et d’immigration, pour détourner l’attention des conséquences dramatiques engendrées par une politique gouvernementale de remise en cause systématique de tous les acquis sociaux au seul service du patronat et des nantis : licenciements en cascade, explosion des chiffres du chômage et chute du pouvoir d’achat.

Ce débat sur l’identité nationale reflète les résistances réactionnaires de l’élite gouvernante à accepter une France devenue de fait multicolore et multiculturelle. Cette provocation a un autre but : diviser les travailleurs de toutes couleurs, origines, cultures, avec ou sans papiers, face à la broyeuse sociale patronale, fragiliser davantage des populations entières et favoriser la montée de la xénophobie, du racisme, de l’exclusion et des communautarismes.

SUD Education 22 réaffirme que l’urgence aujourd’hui n’est pas à la mise en oeuvre de politiques basées sur les divisions et le rejet de l’autre, mais bien au contraire à des politiques de lutte contre les discriminations, pour l’égalité des droits et contre l’insécurité sociale généralisée.

SUD Education 22 fait siennes les revendications de la coordination nationale des sans-papiers : abrogation des lois racistes Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy/Hortefeux/Besson - Arrêt de la chasse à l’humain étranger et de la politique des quotas d’expulsions - Fermeture des Centres de Rétention - Arrêt des expulsions - Régularisation de tous les sans-papiers – Pas de frontière entre les travailleurs , libre circulation  - Suppression de l’appellation « Ministère de l’identité nationale » - Egalité des droits.